Bientôt 20h, la salle se remplit au fur et à mesure. Les conversations deviennent plus vives, reflet d’une euphorie qui gagne du terrain. Des spectateurs de tous les âges prennent place, des groupes de jeunes, des groupes de moins jeunes. Le sujet rassemble et semble intéresser un public varié.
Après une brève introduction présentant les différents interlocuteurs ayant mis en place la projection-débat, le film commence.
Verdict ? Un film qui mérite ses louanges. Plein de couleurs, de passion, de poésie mais aussi de délicatesse. Rafiki raconte l’amour impossible de deux jeunes femmes kényanes qui vivent dans un monde qui ne les comprend pas, qui refuse de les comprendre. L’intelligence de cette œuvre est de ne pas généraliser les réactions, de ne pas s’ancrer dans le pathos, d’apporter de l’espoir en un avenir meilleur. Un film qui fait du bien.
Après la projection, Jean Pasteur a ouvert le débat en échangeant avec les spectateurs autour du film.
Dans un premier temps, la lesbophobie au Kenya et les choix cinématographiques opérés pour la représenter ont été abordés. En effet, dans le film, l’enfermement dans une norme sociale stéréotypée, les croyances religieuses, le manque de formation des autorités kényanes, contribuent, entre autres, à la difficulté d’assumer librement ses orientations sexuelles.
Dans un second temps, l’échange s est élargi sur la situation des LGBTI en Afrique et à travers le monde. On y apprenait, entre autres, que dans 80 pays, l’homosexualité est passible d’une peine d’emprisonnement, et que dans 8 autres, on peut être même condamné à mort.
Le débat s’est prolongé sur les moyens d’action pour lutter contre les discriminations, notamment par le biais d’Amnesty. Les pétitions, les actions urgentes, les enquêtes mises en place afin de faire pression sur le gouvernement et faire respecter les droits humains à travers le monde. Même si des lois passent, que les mentalités évoluent dans certains pays, le combat est loin d’être fini car d’autres pays régressent et aimer quelqu’un du même sexe, comme indiqué plus haut, peut être risqué .
Une projection-débat enrichissante, inquiétante aussi mais aussi remplie d’espoir car tant que l’on n’acceptera pas cette violence, tant qu’on se sentira concernés, tant qu’on militera, rien n’est perdu.
Encore un grand merci au Cinéma UGC de Meaux, aux membres d’Amnesty du groupe de Meaux ainsi qu’à Jean Pasteur, venu spécialement de Paris, pour cette belle soirée.
* Ce sigle est basé sur les termes de Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes.
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